La maison du clan Sanada à Matsushiro
Pourquoi
Une visite au cœur de l’histoire féodale japonaise avec un des clans les plus populaires au Japon. Une maison rénovée en 2009 où la beauté des pièces donne envie de se poser et de prendre son temps.
Présentation
Le clan Sanada est un des clans de samouraï les plus célèbres au Japon. Leur réputation concernant l’art de la guerre y est pour beaucoup. De la ville de Ueda, le clan a été transféré à Matsushiro durant l’époque Edo. Un des visages légendaires du clan Sanada est Yukimura, souvent cité comme le meilleur guerrier du Japon. Il était partisan du clan Toyotomi et de l’armée de l’ouest. Il mourut en héros lors du siège d’Osaka en 1615. Son frère était de l’autre côté, dans l’armée de l’est, au côté du clan des Tokugawa. Cette opposition amène plusieurs hypothèses dont une qui serait d’avoir un membre du clan dans les 2 parties qui s’affrontent. Ce qui finalement a plutôt bien réussi.
Construite en 1864, la résidence de la famille Sanada m’a transporté dans un Japon que j’adore. Alors qu’il ne reste plus que des ruines du château, le palace du daimyô, le seigneur, est resté. Et cela grâce à la situation de la maison qui n’était pas accolée au donjon du château, mais située à quelques centaines de mètres plus loin. Quand le château de Matsushiro prit feu en 1871, la résidence du seigneur fut épargnée. Devenue site historique national, cette maison possède 53 pièces. Rénovée récemment, la résidence possède une large entrée appelée shikidai, un splendide jardin, des fusuma, un écran opaque glissant, souvent décoré, splendide et bien d’autres choses à découvrir lors de sa visite.
J’ai toujours été intéressé par le clan Sanada. Lors de la visite du château de Ueda en 2014, je suis tombé en admiration devant l’armure de Yukimura. D’un rouge étincelant, c’est sans doute une des plus belles armures japonaises.
L’emblème du clan Sanada est aussi très célèbre : le Rokumonsen. C’est un emblème où l’on voit 6 pièces sur 2 rangées de 3. C’est en lien avec la religion bouddhiste, car cela représente des pièces de monnaie que l’on mettait dans le cercueil du défunt afin que celui-ci puisse franchir le fleuve de la mort. C’est le Sanzu-no-kawa, la croyance bouddhique qu’une âme morte doit traverser ce fleuve pour atteindre le Higan afin d’attendre son jugement.
Jardin shimizu-en ville de Shibata
Pourquoi
Un jardin japonais comme je les aime. De beaux bâtiments qui permettent d’admirer sous différents angles la nature que propose le jardin. Quand j’ai visité ce jardin, j’étais presque le seul visiteur. Cela permet de prendre son temps pour mieux comprendre le jardin et pour les photos.
Présentation
Anciennement jardin d’un temple, il devint le jardin du clan Shibata et de la famille Mizoguchi. Le jardin est articulé autour des 8 vues d’Omi, les plus belles vues autour du lac Biwa. Jardin de promenade par excellence, il est très peu connu des touristes occidentaux et on peut y prendre son temps. Le jardin date de la fin du XVIIe siècle. Il possède des pavillons de thé et le grand hall. Les contours de l’étang central représentent le kanji de l’eau mais à moins de prendre de la hauteur, difficile de le voir. Pour ceux qui adorent les chemins dans les jardins japonais, celui de Shimizu-en vous en propose de toutes sortes. Il y a même un petit pont de pierre pas très large où son franchissement peut être délicat.
C’est un jardin de style Kyoto, vivant avec le changement des saisons. Durant l’époque on appelait l’ensemble Shimo-yashiki. La résidence « secondaire » des daimyo. L’étang central forme de façon cursive le kanji de l’eau.
Le château de Kishiwada
Pourquoi
Un jardin avec un jardin sec, ce n’est pas commun. En plus, sa réalisation est vraiment bien faite. On se prend au jeu de regarder chaque pierre et son alignement avec les autres. Mais ce sont aussi les nombreux cerisiers autour du château qui m’ont bien plu.
Présentation
Le château de Kishiwada est loin d’être le plus grand château au Japon, mais il a une particularité bien à lui. Il possède un jardin très particulier dans l’enceinte du donjon. Appelé Hachijin no niwa. Ce jardin sec représente une bataille qui a eu lieu durant la période des 3 royaumes en Chine. Les pierres représentant les positions des différents protagonistes lors de la bataille.
Le château de type plaine a ses origines en 1334. Le donjon n’a été construit qu’en 1585. Il survécut aux lois durant l’époque Edo mais pas au feu et la tour brula en 1827. Le reste des bâtiments du château furent démantelés au début de l’ère Meiji. Cependant, en 1954 le château fur reconstruit, non pas à l’identique, car le donjon comportait 5 étages, mais un peu plus petit, uniquement sur 3 étages. L’intérieur est en béton et accueille un musée. Une fois arrivé à l’étage le plus haut, on peut avoir une vue complète sur le jardin.
Le château est entouré d’une douve d’eau, mais surtout possède de très jolies sakura qui donnent beaucoup de charme à ce petit château.
Le village de Shukunegi sur l’ile de Sado
Pourquoi
Le fait de me retrouver quasiment le seul visiteur m’a encore plus donné envie de m’attarder dans ce petit village. Les rues étroites et les maisons en bois m’ont tout de suite plongé dans un autre monde.
Présentation
Depuis le temps que je voulais visiter l’ile de Sado, malheureusement la météo n’est pas avec moi et la découverte du village de Shukunegi se fera dans un froid bien pénétrant avec un petit vent très désagréable. Malgré tout, la beauté du lieu est toujours présente et étant le seul touriste, cela m’a permis de profiter encore plus de ces rues d’un autre temps. Les maisons s’appellent seikuro et sont entièrement construites avec du bois. Durant l’époque Edo, ce village était très actif dans la fabrication de bateaux. C’est notamment grâce aux mines d’or présentes sur Sado.
Le temple Togo-ji à Tokyo
Pourquoi
Je cherchais depuis longtemps un spot sakura vraiment intéressant à Tokyo sans trop de monde. J’ai été agréablement surpris par ce temple où deux majestueux cerisiers pleureurs étaient à leurs pics de floraison. Alors forcément il y avait un peu de monde, mais cela restait vraiment très agréable pour admirer et photographier les cerisiers. Et ce fut aussi l’un des rares endroits où de nombreux Mejiro, ces petits oiseaux au corps vert, étaient présents.
Présentation
Un temple dédié à un héros japonais de la fin du XIXe, début XXe siècle : l’amiral Heihachiro Togo. Héros de la marine japonaise, ce dernier fur le principal artisan de la victoire japonaise sur les Russes lors de la guerre de 1904-1905. Au-delà de cet aspect historique, je me suis rendu à ce temple, car c’est l’un des plus beaux spots Sakura que l’on peut avoir à Tokyo. De magnifiques cerisiers pleureurs se donnent en spectacle devant la grande porte Sanmon du temple. Un régal pour les yeux. D’ailleurs cet endroit est aussi célèbre pour ses apparitions dans plusieurs films japonais, dont Rashomon d’Akira Kurosawa.
Le temple Tokoji à Hagi
Pourquoi
Au-delà des bâtiments du temple qui sont magnifiques, le cimetière aux 500 lanternes est un endroit où dès le premier pas on ressent une très forte spiritualité. J’ai eu la chance de visiter cet endroit seul, ce qui a renforcé ce côté un peu mystique de voir toutes ces lanternes alignées.
Présentation
Située en face de la mer du Japon, la ville de Hagi possède un temple avec un cimetière très curieux. En effet, ce temple construit par Yoshinare Mori en 1691 possède un cimetière avec plus de 500 lanternes. L’effet est surprenant et l’ambiance assez incroyable. Ce cimetière accueille les seigneurs de la famille Mori durant l’époque Edo et compte 40 tombes. Mais point de détail intéressant, seuls les seigneurs aux titres impairs sont enterrés dans ce temple.
Avant d’entrer dans ce lieu très spirituel, les autres bâtiments sont reconnus comme des biens culturels importants. L’architecture est d’influence chinoise. La grande porte possède aussi deux petits couloirs sur chaque côté. La salle principale, le Daio Hoden possède plusieurs statues de Bouddha. Devant le bâtiment, on peut trouver un tsukidai, un espace ouvert destiné aux gens qui n’ont pu entrer dans le bâtiment pour assister aux cérémonies. Un point d’architecture intéressant, les shoji sont à l’extérieur, car nous avons à faire à une architecture chinoise. En haut du hall principal au milieu du toit se trouve un double bijou, signe distinctif de la secte Obaku.
Le temple Tsubosaka-dera
Pourquoi
Après avoir vu les magnifiques photos de @elsa-injapan sur instagram, j’ai changé mon programme pour visiter ce temple. Ce fut juste magique de voir ces statues de Bouddha flotter dans les cerisiers. Mais c’est aussi l’aspect spirituel du temple qui m’a attiré.
Présentation
Il s’agit du 6e temple sur les 33 que compte le pèlerinage Saigoku Kannon Reijo. Il est célèbre dans l’Ouest japonais et est bien sûr dédié à Kannon. Le temple est sur une large superficie à flanc de montagne. Cette dernière s’appelant Tsubosaka.
Les nombreuses statues de Bouddha sont des dons en provenance de l’Inde. La grande statue de 20m de haut de Kannon date de 1983. Pour vous rendre à ce temple, deux solutions, soit le taxi ou voiture ou bien le bus.
L’origine du temple daterait de 703 et ferait suite à la découverte par un moine d’une statue de Kannon aux mille bras (senju kannon). Le moine acquit des compétences de guérison importantes et put guérir l’impératrice Gensho d’un problème aux yeux. Ainsi ce temple est réputé pour la guérison et plus spécifiquement pour le soin des yeux. Suite à cette guérison, en 717 le temple fut construit.
On le trouve aussi sous le nom de minami Hokke ji.
Ce temple très visité par les Japonais est aussi célèbre pour son aspect pictural, notamment avec les Sakura. D’ailleurs une des statues du temple, celle de Shaka Nyorai est appelée Sakura Daibutsu quand le printemps arrive. Cette statue mesure 15 mètres de haut.
Une image assez incroyable pour un lieu un peu hors du temps.
La résidence de samouraï Nomura-ke à Kanazawa
Pourquoi
Je ne savais pas à quoi m’attendre pour cette ancienne maison de samouraï et ce fut une très belle surprise. Les pièces sont richement décorées et le petit jardin est juste un bonheur visuel. S’y poser et faire une petite séance shooting furent deux petits bonheurs durant mon voyage.
Présentation
L’ancienne maison de la famille Nomura à Kanazawa est une belle expérience de visite. Le jardin est de type Kobori Enshu style du nom d’un grand concepteur de jardin. Cette résidence est située dans l’ancien quartier de samouraï de la ville de Kanazawa, Nagamachi.
Le jardin peut être admiré de différents points de vue : d’un salon de thé en hauteur et surtout depuis Jyodan-no-ma qui est la pièce où résidait le daimyo. Cette magnifique pièce possède des fusuma décorés par l’artiste Senkei Sasaki (XVIIe siècle).
Je vous invite aussi à découvrir ma vidéo de la découverte du vieux quartier des samouraïs de Kanazawa. C’est une très belle immersion dans l’histoire du Japon
Le tunnel de cerisiers de Serawitei
Pourquoi
Je ne m’attendais pas à cela ! Je pensais trouver quelques cerisiers dans un coin un peu perdu aux alentours de Kyoto. Et au lieu de cela, je me suis retrouvé en plein festival de Sakura avec de très nombreux japonais. Mais ce fut pour moi une très belle découverte et le sens de déplacement unique rendait la circulation fluide. On pouvait facilement profiter du spectacle éphémère des cerisiers.
Présentation
Ce parc est situé le long de la rivière Yodogawa. Il propose sur 1,4 km un beau tunnel de cerisiers avec environ 220 arbres. Les cerisiers sont de type Yoshino, les vrais Sakura du Japon, donc magnifiques avec leurs fleurs blanches. Y aller pendant la floraison des cerisiers vous permet de profiter des nombreux stands de nourritures présents pour le matsuri. On peut y déguster de nombreux plats et y boire une bière bien fraiche.
La gare JR Osaka
Pourquoi
La gare Jr Osaka est assez incroyable de par son architecture et l’offre qu’elle propose. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle Osaka city. Des deux côtés des rails, se trouve deux grands centres commerciaux et leur exploration est étonnante. Dans l’un vous trouverez un petit jardin japonais et dans l’autre un étage uniquement réservé à la pop culture. Bref explorer la gare d’Osaka permet de mieux comprendre le rôle des grandes gares dans la société japonaise
Présentation
La gare d’Osaka est l’une des premières au Japon. Elle date de 1874 pour l’ouverture de la section Osaka-Kobe, qui était alors la deuxième voie ferrée au Japon. Située dans le quartier de Dojima, la gare d’Osaka fut déplacée en 1901 sur le site d’Umeda. Le rôle important de la gare commença à s’affirmer avec par exemple en 1911 la présence d’une brasserie et un peu plus tard la présence de grands magasins.
En 1940, la gare d’Osaka connu sa troisième métamorphose avec l’intégration du métro, des compagnies privées, bref le début de la place de la gare comme élément important de l’urbanisme au Japon.
Cette gare dura jusqu’au début des années 80, ce qui est très long en termes de constructions au Japon. Le changement de loi par rapport au chemin de fer nationaux en 1971 a permis à la compagnie nationale des chemins de fer de se lancer dans des projets connexes. Ainsi, en 1979 le grand building de la sortie Nord était inauguré et en 1983 le projet « acty Osaka » fut finalisé. La ville gare était née.
Osaka est actuellement à sa 5eme génération. Elle a débuté au début des années 2010 avec le nouveau building côté sud et le toit en verre de la gare inaugurés en 2011.
La gare d’Osaka est d’autant plus intéressante que c’est une gare avec une plate-forme surélevée. En effet, pour éviter les passages à niveaux, les trains sont en hauteur. D’ailleurs, la plateforme se situe au niveau 3 de la gare. Mais elle possède aussi une plate-forme en sous-sol et dernièrement, la toute dernière gare au Japon a été ouverte dans la zone « Umekita ». On pourrait presque parler du début de la nouvelle génération de la gare d’Osaka et pour la première fois des portillons à reconnaissance faciale sont introduits dans la gare. Ce n’est que la première étape d’un très grand projet qui devrait voir le jour d’un nouveau bâtiment de gare à l’automne 2024 et d’une nouvelle zone commerciale en 2027.
La gare JR Osaka a un trafic de plus de 530 000 passagers par jour, et si on rajoute les 6 autres points ferroviaires gravitant autour, nous avons un total dépassant les 2 millions de passagers, ce qui en fait une des plus grandes gares au monde en terme de trafic voyageurs. A noter que les statistiques peuvent être différentes selon que l’on prenne le nombre de personnes commutant à la gare ou celles qui passent dans les portiques de la gare.