Le château de Kochi
Kochi est la grande ville de de l’île de Shikoku. Située au sud, elle abrite un des plus intéressants châteaux japonais. Il fait partie des douze châteaux au Japon ayant encore un donjon en bois. Souvent appelé les 12 châteaux originaux, celui de Kochi possède un ensemble architectural très bien conservé. Il est à classer dans la catégorie des châteaux de colline, les Hirayamajiro.
Histoire
La construction débuta en 1601 et fut finalisée en 1603. Son seigneur, le daimyo, était Yamauchi Katsutoyo. Il reçut ce domaine de la part de Tokugawa Ieyasu pour sa participation à la bataille de Sekigahara. Le chantier mobilisa au plus haut de la construction plus de 1300 travailleurs. Le château eut une extension en 1611.
Il fut détruit par un incendie en 1727 qui épargna cependant la porte principale. La reconstruction commença en 1748 et c’est en 1753 que le château retrouva son allure originale. Après 1868 et la fin de la période des shoguns, de nombreux bâtiments furent détruits au sein du château. La tour principale fut épargnée et le reste devint un parc public.
En 1934, le château a été désigné comme trésor national, mais la loi de 1950 le repositionna comme un « bien culturel important »
Visite du château
Entouré d’une douve, le château est situé en plein centre-ville et le contraste est saisissant entre les grandes rues et les immeubles et cet ilot historique.
La première vision du château est la porte principale, l’Otemon. Cette porte d’une hauteur de 11 mètres a été reconstruite en 1664 et c’est cette dernière que l’on peut retrouver aujourd’hui avec quelques rénovations. Durant la Seconde Guerre mondiale, cette prote fut démontée et remontée en 1951.
Une fois la porte principale passée, les escaliers sont une deuxième défense. En effet, les marches sont conçues plus grandes qu’une foulée d’homme. Nous pouvons aussi observer sur les enceintes des gouttières afin d’évacuer l’eau. La région de Kochi étant propice aux fortes pluies.
Le château a un niveau intermédiaire appelé la terrasse des cèdres, du nom des arbres qui la compose. On peut notamment y contempler les murs d’enceinte imposants et le donjon. Ces derniers sont disposés en zigzag. il s’agit d’une défense appelée Yokoya Kakari permettant en outre aux défenseurs de tirer des deux côtés.
En continuant son chemin, le visiteur arrive à la troisième enceinte, celle qui servait à l’époque féodale japonaise de casernement pour les samouraïs. Aujourd’hui, c’est devenu un parc public très prisé pour fêter l’hanami. La floraison des cerisiers à Kochi donne même le lancement de la saison des hanami au Japon.
L’architecte du château de Kochi a eu l’idée ingénieuse de créer une fausse porte afin de faire croire à son ennemi qu’il fallait la forcer pour accéder à la tour principale. Mais elle donne sur un espace vide et formait un piège pour l’attaquant.
Après une autre volée de marches, nous arrivons à la deuxième enceinte, celle où vivait le seigneur. Aujourd’hui les bâtiments ont été remplacés par un jardin. Une passerelle, la tsume-mon, permet d’accéder à l’enceinte principale, le honmaru, où nous découvrons le donjon.
De l’extérieur, la tour donne l’impression d’être sur 4 étages, mais l’intérieur en comporte 6. Les toits en pignon ont des gables richement décorés. Chaque gable cachant une pièce où les défenseurs pouvaient tirer. La tour principale est une des plus anciennes du Japon. Le dernier étage possède aussi un balcon filant d’origine permettant une observation sur 360 degrés.
Nous pouvons aussi distinguer des pointes d’acier. Ces protections étaient utilisées contre les attaques de Ninja. Elles sont appelées Shinobigaeshi.
Comme tout château, le toit est surmonté par deux shachihoko, ces animaux mythiques ayant la particularité de protéger le lieu du feu.
En redescendant de l’enceinte principale, nous croisons le bâtiment abritant la cloche. Utilisée pour prévenir ou pour envoyer des messages, cette cloche aurait une portée sonore de 10 kilomètres autour du château.
Le château de Kochi résume bien l’architecture des châteaux au Japon. Il est depuis 1950 considéré comme un bien culturel important.