Nous n’avons rendez-vous avec un guide que demain, cette première journée est donc placée sous le signe de l’exploration. Nous partons, la fleur au trépied à la découverte du château.
Après un rapide passage à la poste pour retirer quelque menue monnaie à un ATM, nous choisissons d’emprunter l’accès passant par ce qui est la plus vielle porte d’entrée encore conservée pour un site de château au Japon. Enfin c’est ce que nous avons pu lire.
En grimpant vers le donjon, nous prenons conscience que nous sommes vraiment au sud. La végétation est luxuriante et alors que nous en avions peu vu jusqu’à maintenant, de hauts bambous et de petits palmiers ont fait leur apparition.
Preuve qu’internet n’est parfois qu’un fade reflet de la réalité, alors que nous nous attendions à un site assez petit, et à un donjon « basique », nous découvrons que le château d’Uwajima est tout autre.
Sans couvrir les milliers d’hectares, le site, avec ses escaliers perdus dans la végétation, ses murs de pierres colonisés par les mousses, son panorama sur la ville et la baie, est remarquable.
Et le donjon est un des rares parmi les 12 encore d’origine à avoir un intérieur comportant des portes coulissantes aux parties supérieures avec quadrillage de bois et papier de riz.
Enfin tout ça pour dire qu’Uwajima nous a réservé une belle surprise.
En arrivant aux derniers escaliers menant au honmaru, nous remarquons, tant visuellement qu’acoustiquement, que le site est tout entier aux mains, ou plutôt aux ailes de faucons. Et pas des petits ! Nous en avions aperçu un hier faisant du rase-motte en ville, maintenant nous savons d’où il vient ! Tranquillement posés sur les branches, les volatiles se jettent des cris, puis décollent et tournent en cercle dans le ciel légèrement nuageux de ce début de journée.
Direction le donjon. Mayuko se charge du contact avec le gardien. Tout est ok. Parfait. Donc les escaliers et en route pour le dernier niveau, mais vous deviez vous en douter, à force vous connaissez nos habitudes !
Et nous voilà partis pour une nouvelle matinée de tournage en chaussettes. Comme Mayuko nous en fera la remarque un peu plus tard dans la journée, ces bâtiments ne sont pas prévus pour l’hiver ! Et effectivement, on a tôt fait de trouver le fond de l’air un peu frais.
A midi une étrange mélopée aux sonorités d’orgue de barbarie envahit l’atmosphère. Elle jaillit de la sirène d’alarme. Renseignements pris, il s’agit de l’équivalent des cloches de nos églises de campagnes dont les sonneries rythment la vie. C’est la version moderne des tambours que les japonais utilisaient pour marquer les différentes étapes de la journée.
Pour nous cela veut aussi dire que la matinée a filé. Et il nous reste encore le dernier niveau où nous voulons faire des images. Aller une fois de plus ce sera déjeuner tardif.
Nous finissons nos prises de vues, hésitons un moment à filmer en redescendant, puis optons pour un éventuel retour après déjeuner. Nous rangeons donc le matériel.
Pour quitter le château nous prenons un itinéraire différent qui nous permet d’avoir une vision globale du site.
Il est un peu plus de 14h00 lorsque nous retrouvons les rue d’Uwajima, toujours aussi vides. Seule une petite partie de la zone piétonne commerçante est animée, pour cause de « marché de noël » ou pour être précis « Orange Xmas »! Les mandarines sont très cultivées dans la région et y sont le fruit de noël. Mais rassurez vous les villes européennes n’ont rien à craindre de la concurrence… c’est au maximum une dizaine de stands ou d’animations qui égayent ce début d’après midi sur fond de chants de noël en version remixée easy listening à la japonaise !
Pour nous la quête du restaurant continue. Et comme pour la veille ce n’est pas simple. Nous finissons par dégoter du côté de la gare un petit restaurant d’onokomiyaki ouvert. Oui ! Oui ! Nous avions dit que nous arrêtions avec ce plat, mais là pas vraiment le choix. C’est ça où une mort lente pour cause de famine !
Déjeuner sur fond d’émission culinaire TV. Le programme, un tour du Japon avec présentation de spécialités locales à petit prix. Peut être une idée à ramener chez nous. Le classement des 100 meilleurs petits restos !
En quittant le restaurant nous découvrons que la météo s’est mise à la pluie. Vu que l’après-midi est déjà largement avancée, nous préférons ne pas nous relancer dans le tournage d’images. On verra ça demain ; Le reste de la journée sera consacré aux sauvegardes, et à rattraper le retard que nous avons une fois de plus pris dans la mise à jour du site !
Petit tour en fin de journée par un grand 100 yen shop, puis direction le restaurant pour le diner. Julien l’avait localisé sur trip-advisor, mais il n’était pas ouvert à midi, ce sera donc pour ce soir.
Restaurant à la japonaise, table basse, tatami et box privé. En fond sonore une musique moderne aux sonorités de guitare traditionnelle japonaise. Et au menu une nourriture un peu, voire un peu beaucoup, épicée, mais sans que cela soit désagréable.
En quittant, les lieux nous récupérons les références musicales. Elles pourraient bien nous être utiles pour le documentaire ! Et même si la question surprend un peu notre interlocutrice, elle nous les communique de bon cœur, allant même jusqu’à tout noter sur un post-it. En Japonais bien sûr !
Sur la route de l’hôtel, nous apercevons aussi un autre genre de gardien au Japon. Les gardiens de cabines téléphoniques, en l’occurrence il s’agit d’un petit chat. Il dispose juste à côté de la cabine d’un petit bol avec de la nourriture.
