Il y a des jours qui vous laisseront un souvenir à vie. Je ne pouvais me douter que 10 minutes après être sorti d’un restaurant à Ueno j’allais me retrouver comme témoin d’un des plus grands tremblements de terre au Japon.
11 mars 2011, 14h46
J’étais au Japon lors du grand Tremblement de terre du 11 mars 2011. Plus exactement je me promenais dans le quartier de Ueno où je venais de déjeuner dans un Sushi bar excellent. Je marchais tranquillement quand soudain tout s’est mis à trembler. Point de problème au Japon, je continue mon chemin en sortant mon appareil pour filmer. Mais soudain je réalise que les personnes autour de moi se sont aussi arrêtées ! Ah tiens c’est inhabituel cela. Quelques dizaines de secondes plus tard, la terre s’arrête de trembler, une canalisation dans la rue perpendiculaire saute.
Tout le monde se rue sur son téléphone pour connaitre l’intensité du séisme. Je m’approche d’un groupe de salaryman pour leur demander en anglais ce qui se passe. Une des personnes du groupe me montre son téléphone avec l’intensité 9,1. Il y avait de l’excitation dans sa voix. Je me dis qu’il est temps de rentrer dans mon appartement situé à Azabu-Juban (proche de Roppongi). Me voilà descendant dans le métro … mais bien sûr, toutes les lignes sont à l’arrêt.
Je vais donc regagner mon domicile à pied. Pendant le trajet quelques secousses viennent troubler les gens. Je peux voir certains groupes de salariés avec des casques. Je continue mon trajet et j’arrive à Tokyo Station. Déjà je vois les rangées de gens attendre les bus. Pas de resquilleur, tout le monde attend dans une file bien rigoureuse le moment où ils pourront prendre le bus.
Je réalise l’ampleur du séisme quand je passe à l’intérieur de la gare de Tokyo et où tous les écrans de télé diffusent les images du tsunami qui s’annonce. Je me suis arrêté et j’ai vu des visages avec beaucoup de crainte et de peur. J’arrive à envoyer un message à ma famille pour les rassurer et je continue mon chemin. Les starbucks offrent gratuitement verre d’eau ou café et les trottoirs sont bondés. Quelques rares endroits sont interdits, car des morceaux de structures sont tombés.
J’arrive enfin à mon appartement et là effectivement cela a dû bien tremblé. La salle de bain est sens dessus dessous, et le salon pareil. Je range au plus vite et je préviens la propriétaire. Le gaz s’est coupé, mais je ne sais pas comment le remettre… Je suis parti quelques jours après. La catastrophe de Fukushima était sur toutes les langues. Dans l’avion la personne à côté de moi pleurait, sans doute un départ précipité par rapport au tremblement. En tout cas, le Japon a réagi avec efficacité, notamment sur le plan touristique.